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Pourquoi les poèmes japonais écrits à Paris finissent toujours en queue de poisson. 

 

 

L’élégance désorientée

D’une longue japonaise,

Un exil de plusieurs siècles.

Ainsi va mon cœur

Vêtu de ses possibles.

 

        ...

 

S’accrocher à un seul être

Telle est la saveur

De l’inattendu.

 

 

      ...

 

Un immeuble haussmannien

Dans la nuit se dresse

Sur la pointe des pieds

Pour voir les amoureux

S’embrasser.

 

 

 ....

 

Quand je pense au Japon

Je pense à cette phrase du peintre Balthus

Au sujet de sa femme Setsuko :

Son apparition suffit à apaiser

Mon âme tourmentée.

 

 

...

 

Ebruiter le paradoxe

De l’être et du paraître

En s’enfuyant.

Voilà ce qu’elle sait faire de mieux.

 

    ....

 

La poésie japonaise

Est une Françoise Hardy

Dont le souci des astres et des saisons

Serait la carrière

Et la chanson : le hobbie.

 

 

            ....

 

Dans la cour où l’on décharge

Les ballots de marchandise

L’arbre isolé résiste.

 

    ...

 

S’il faut me mettre dans une case

Que celle-ci soit dessinée

Par Kiriko Nananan.

 

 ...

 

Quand une fleur coupée

Aussi belle soit-elle

Trouve un emplacement définitif

C’est qu’il ne lui reste

Plus longtemps à vivre.

 

      ....

 

 

À Lisa Tani.

 

Je t’attendais à la sortie

Du palais de Tokyo

Où tu venais de chanter

Avec le Satanic Porno cult shop

Belle au milieu du tumulte

En costume traditionnel.

Je repensais à la petite fille que tu avais été

Les premières années de ta vie à Paris,

Le conservatoire de musique.

Et puis le saut dans l’âge adulte

Comme à pieds joints dans une flaque d’eau.

 

    .....

 

Napoléon Bonaparte à la fin

Aurait souhaité que ses batailles

Durent le temps de lecture d’un haîku

Et non celui de sa vitesse d’exécution.

Ceci n’est pas prouvé historiquement.

 

    ....

 

Qu’est-ce qu’un rêve ?

Un raccourci sans issue

Dans la réalité stagnante.

 

 ....

 

Une belle japonaise en vue !

De longs cheveux noirs

Comme un cordage.

Tu m’étonnes qu’Albator

Soit devenu pirate !

 

    ....

 

Les filles nous en feront toujours baver.

La princesse Shikishi

Est morte en 1201

C’est dire que son fantôme

Arrive à l’âge difficile

De l’adolescence.

 

 

   ....

 

Contre la blessure,

Le temps qui passe

T’inspire.

Ton cœur est un grillon

Dans une nature morte.

 

  ...

 

La cérémonie

De ton regard

Posé sur moi

Dure un instant.

Mais, quelle gloire !

 

   ....

 

J’étais tout seul

Pour regarder

Double suicide à Amijima.

Je me moque des 3000 titres

Rangés dans ton I-pod

Comme une armée de sabres.

Que me revienne une fois encore

L’unique chanson que le vent m’a joué

Face au silence accompagnant

Ton apparition.

 

 

   ....

 

Un poème japonais comme un bonbon à la menthe dans la bouche de Dostoïevski.

D’aborder le monde

Sans gêne

Pour les autres ou pour eux-mêmes.

Les larrons !

 

 

   .....

 

Un Kamikaze en 1985.

L’Akutan Zéro en papier

Aux ailes bardées de mots d’amour

S’est crashé sur le bureau d’Emilie Duchemin

Avant d’atteindre ton épaule.

Je te parlerai à l’intercours.

 

  ....

 

Grelottant de n’avoir connu

Ton souffle sans mesure sur moi

Mon cœur se sent l’ami

Du cerisier dépourvu de fleurs.

 

 .....

 

Le code d’honneur du journaliste.

Hé bien quoi

Je n’ai pas parlé de votre travail récent…

Je ne vais quand même pas

Me faire Seppuku ?

Si ?

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