Pourquoi les poèmes japonais écrits à Paris finissent toujours en queue de poisson.
L’élégance désorientée
D’une longue japonaise,
Un exil de plusieurs siècles.
Ainsi va mon cœur
Vêtu de ses possibles.
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S’accrocher à un seul être
Telle est la saveur
De l’inattendu.
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Un immeuble haussmannien
Dans la nuit se dresse
Sur la pointe des pieds
Pour voir les amoureux
S’embrasser.
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Quand je pense au Japon
Je pense à cette phrase du peintre Balthus
Au sujet de sa femme Setsuko :
Son apparition suffit à apaiser
Mon âme tourmentée.
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Ebruiter le paradoxe
De l’être et du paraître
En s’enfuyant.
Voilà ce qu’elle sait faire de mieux.
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La poésie japonaise
Est une Françoise Hardy
Dont le souci des astres et des saisons
Serait la carrière
Et la chanson : le hobbie.
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Dans la cour où l’on décharge
Les ballots de marchandise
L’arbre isolé résiste.
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S’il faut me mettre dans une case
Que celle-ci soit dessinée
Par Kiriko Nananan.
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Quand une fleur coupée
Aussi belle soit-elle
Trouve un emplacement définitif
C’est qu’il ne lui reste
Plus longtemps à vivre.
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À Lisa Tani.
Je t’attendais à la sortie
Du palais de Tokyo
Où tu venais de chanter
Avec le Satanic Porno cult shop
Belle au milieu du tumulte
En costume traditionnel.
Je repensais à la petite fille que tu avais été
Les premières années de ta vie à Paris,
Le conservatoire de musique.
Et puis le saut dans l’âge adulte
Comme à pieds joints dans une flaque d’eau.
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Napoléon Bonaparte à la fin
Aurait souhaité que ses batailles
Durent le temps de lecture d’un haîku
Et non celui de sa vitesse d’exécution.
Ceci n’est pas prouvé historiquement.
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Qu’est-ce qu’un rêve ?
Un raccourci sans issue
Dans la réalité stagnante.
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Une belle japonaise en vue !
De longs cheveux noirs
Comme un cordage.
Tu m’étonnes qu’Albator
Soit devenu pirate !
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Les filles nous en feront toujours baver.
La princesse Shikishi
Est morte en 1201
C’est dire que son fantôme
Arrive à l’âge difficile
De l’adolescence.
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Contre la blessure,
Le temps qui passe
T’inspire.
Ton cœur est un grillon
Dans une nature morte.
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La cérémonie
De ton regard
Posé sur moi
Dure un instant.
Mais, quelle gloire !
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J’étais tout seul
Pour regarder
Double suicide à Amijima.
Je me moque des 3000 titres
Rangés dans ton I-pod
Comme une armée de sabres.
Que me revienne une fois encore
L’unique chanson que le vent m’a joué
Face au silence accompagnant
Ton apparition.
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Un poème japonais comme un bonbon à la menthe dans la bouche de Dostoïevski.
D’aborder le monde
Sans gêne
Pour les autres ou pour eux-mêmes.
Les larrons !
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Un Kamikaze en 1985.
L’Akutan Zéro en papier
Aux ailes bardées de mots d’amour
S’est crashé sur le bureau d’Emilie Duchemin
Avant d’atteindre ton épaule.
Je te parlerai à l’intercours.
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Grelottant de n’avoir connu
Ton souffle sans mesure sur moi
Mon cœur se sent l’ami
Du cerisier dépourvu de fleurs.
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Le code d’honneur du journaliste.
Hé bien quoi
Je n’ai pas parlé de votre travail récent…
Je ne vais quand même pas
Me faire Seppuku ?
Si ?