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37, étoiles filantes Teasing #4

Ce type avec un oiseau sur le crâne, c’est Henri Pierre. Il porte un prénom français à l’ancienne. Du genre composé. Mais pas moderne comme un « Jean-Paul ». Un « Jean-Paul » qui sent la liberté, le mouvement, le « Je fais ce qui me plait et je vous emmerde ». Non, Henri Pierre a un prénom qui fleure bon le catéchisme et le pensionnat. Les vacances sages des bords de mer. D’un côté ou de l’autre de la Manche. Plutôt de l’autre car Henri Pierre malgré tout son maintien, sa distinction, ses dîners chez les Mauriac et le fait d’être épinglé à jamais dans l’histoire de l’Art pour avoir présenté Picasso à Gertrude Stein et permis de faire décoller ce bon dieu de cubisme, Henri Pierre a une faiblesse. Un truc qui le tue. Qui le rend pâle comme un linge. Qui fait de son ventre, de son coeur et de ses jambes un magma de pâte à mâcher. Il peut quitter précipitamment une assemblée, perdre tous ses moyens, saigner du nez ou écrire un poème secret, tellement secret, au contact d’une anglaise qui lui plait. Il est dingue des jeunes anglaises. Il peut donner sa vie pour une anglaise. La première fois que l’on fait sa connaissance dans 37, étoiles filantes, il est à l’arrière d’un taxi qui file vers Montparnasse. Les frères Giacometti ont fait une connerie. Les frères Giacometti sont en prison et il faut les tirer de là. Voilà, ce type a une grande classe aristocratique, un charme au-dessus des autres, et tout ce que la destinée lui propose c’est d’être le larbin de l’histoire de l’art. #37étoilesfilantes #rentréelittéraire2018

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