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Avant l'invention de la roue / Rasperry Ripple.

Dans le TER vétuste, crade à l'intérieur et sale et poussiéreux à l'extérieur, qui me conduit à Deauville, je chiale comme une madeleine en écoutant Depardieu reprendre Nantes de Barbara.

À peine rentré de Londres que déjà la soif inextinguible d'y retourner. J'ai de nouveau 20 ans quand mon seul luxe, ma distraction préférée alors, étaient de flâner à Saint-Germain-des-Prés, de prendre la température de la ville, le pouls des coeurs et des visages, attentif aux contes de l'instant. Sauf que le bonheur et l'excitation que j'avais à arpenter Saint-Germain quand j'y vivais à l'âge de 19 ans, aujourd'hui je les retrouve outre-Manche entre Soho et Covent Garden, harponné par la beauté, la vive et rassurante liberté des filles, et le soir la pénombre des parcs londoniens où renouer avec le calme et la mélancolie pendant qu'un double-decker rouge décoré d'une publicité longe Green Park.

J'y serai bien retourné dès la fin mars pour voir les jonquilles, dire aux personnages de mon précédent roman que je ne les oublie pas, que je pense toujours à eux, qu'il y a quelque chose d'eux en suspens toujours où que j'aille, que grâce à ce roman j'ai fait de Green Park un territoire intime. Mais avec cette histoire de ravalement de la maison, les semaines à venir ne sont ni aux voyages ni aux dépenses. Parlant de ça, il faudrait quand même essayer de trouver un éditeur anglais pour le livre. Ça vaudrait le coup. En parler chez Laffont cette semaine en faisant mon service de presse pour Portobello Road, ou directement à Pocket maintenant qu'une nouvelle sortie française est prévue en poche pour juin. En parler, mais à qui ? Et pour quel résultat ?

C'est compliqué, je n'ai pas suffisamment de succès pour que les choses roulent d'elles-mêmes. Mais déjà, il n'y a pas à se plaindre, elles existent. (Avant l'invention de la roue).

Mardi soir au Gieguld Theatre, vu avec A. la pièce "The curious incident of the dog in the night-time". Le livre - lu en traduction française - m'était un peu tombé des mains mais la pièce, animée par un décor souple et malin qui fait la part belle à l'imagination du spectateur, est vraiment très plaisante. Pour A. sans doute sa pièce préférée de celles que nous avons vues ces derniers temps en position 2 sur son podium après la géniale comédie musicale du toujours inspiré Tim Minchin d'après le film : "The groundhog day". (Vue au Vic Theatre début septembre).

Nous avons bavardé avec les écureuils dans les parcs (Green Park, Hyde Park et Kensington gardens), dévalisé le magasin Wittard de Covent Garden et goûté leur merveilleux chocolat chaud Raspberry Ripple White hot chocolate.

Je m'en suis fait une tasse hier soir à Deauville, pour me réconforter de toutes les inepties sur lesquelles je tombais dès que j'allumais un écran : des appels à la haine en toute impunité, de la violence pire qu'au cinéma, des êtres stupides infatués des tribunes mis à leur disposition, en réalité beaucoup de promotion et de terrain occupé pour et par des êtres souvent médiocres et toujours décourageants, portés par leur doctrine et jamais par l'intuition de leur passage sur terre. Pourtant, il faut bien que la grâce résiste, et, par les temps qui courent, l'aventure de la vie consiste désormais à la rencontrer (ou, à défaut de la rencontrer : la faire apparaître) le plus souvent possible. Une tasse de Rasperry Ripple White hot chocolate qui s'apprête à être bue, est déjà une approche satisfaisante.

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